Nous avons tous des aspirations, des droits, des besoins, et sommes confrontés régulièrement à des situations où nos valeurs sont titillées, parfois bafouées. Nous sommes alors confrontés à un choix : oser les défendre ou ne pas réagir face à un homme, une femme, une institution, qui se dresserait là sur le chemin de notre liberté. Alors, comment s'affirmer et savoir dire non dans ce type de contextes, c'est le sujet de notre article du jour.
Je mets bien évidemment de côté les situations où le "désaccord" se passe dans notre propre tête, par exemple quand on ne s'affirme pas au bénéfice d'une autre valeur, encore plus importante. Nous aborderons successivement les questions suivantes :
Je ne saurais compter le nombre de fois où j'ai posé cette question : "Qu'est-ce qui est vraiment important pour vous ?" lors de mes accompagnements, coachings ou encore lors de conversations informelles avec des amis rencontrant une difficulté.
La plupart des personnes interrogées répondent spontanément "je ne sais pas !". Sont-ils stupides ? Pas du tout ! C'est une question qui demande parfois, souvent réflexion. Le problème lorsqu'on n'y a jamais réfléchi, c'est qu'on suit les valeurs des autres, de notre famille, ou de la société. Une amie (Elodie, si tu lis !) disait, il y a de cela quelques années, avec un brin de malice : "la vie à laquelle tout le monde aspire, c'est rencontre, appartement à louer, mariage (ou pas), bébé, achat de maison, labrador, scénic, puis les choses se compliquent, divorce, et là on commence seulement à réfléchir à ce qu'on veut vraiment".
Au-delà du cliché, cela n'est pas complètement faux. Depuis notre enfance, notre chemin est tracé, hors grosses difficultés que peuvent connaitre certains. On nous habitue à être guidé pour tout. Et c'est normal. Nos choix sont longtemps influencés par les figures d'autorité qui nous ont accompagnées durant notre enfance. D'ailleurs, vous pouvez vous poser ces deux questions à la suite (oui à vous-même !) :
La réalité fait qu'on ne se pose souvent réellement cette question qu'à l'occasion de situations vécues douloureusement, notamment lorsque la question de notre propre mort un jour vient briser le doux ronron de notre vie. Un jour, j'avais 31 ou 32 ans, un cardiologue m'a "pronostiqué" une fin imminente. J'ai bien sûr demandé un autre avis et je suis toujours là. Mais la question du jour n'est pas là. Lorsque vous comprenez que vous n'êtes pas "immortel", les choses sont différentes. Oui oui il y a une différence entre savoir qu'un jour lointain on mourra, et envisager ce jour arriver prochainement à cause de la maladie, une guerre ou encore après une agression.
Bref, je ne veux pas plomber plus l'ambiance, mais le moyen le plus simple de savoir ce qui est vraiment important, c'est de s'imaginer mourir. Les artistes le savent :
Les psychologues en ont fait des exercices. Il y en a un que j'aime beaucoup, et que je trouve particulièrement pertinent : il s'agit d'imaginer ce qu'on ferait, mais vraiment :
Si vous faites cela sérieusement, vous connaitrez vos valeurs, les choses importantes, vos besoins, et en prime, de manière hiérarchisée.
La plupart d'entre nous ont déjà vécu cette scène ou nous avons accepté de remplacer un collègue, de visiter une personne qu'on n'avait absolument pas envie de voir, gardé des fréquentations contre notre gré. Certains cyclistes ont même consommé des produits dopants "à l'insu de leur plein gré !".
Alors pourquoi faisons-nous cela :
Malheureusement, ces apparentes bonnes raisons ne sont souvent que des excuses. La réalité est toute autre. Comme le dit si bien une des figures de proue de la Communication Non Violente, ou CNV, Thomas D'Ansembourg : "Être heureux, ce n'est pas forcément confortable", titre d'un de ses livres.
En effet, bien souvent, quand on ne s'affirme pas, quand on ne dit pas non, on fait ce qu'on appelle un évitement expérienciel. En bref, on évite un ressenti qui peut être très désagréable lorsqu'on :
Et en général, éviter les émotions et pensées douloureuses, cela ne conduit généralement qu'à leur renforcement. Si on le fait très souvent, ce sera de plus en plus difficile d'y parvenir.
La solution ? S'engager au nom de ses valeurs et passer à l'ACTion.
D'ailleurs, pourquoi faudrait-il apprendre à dire non, quand tout le monde sait le faire, en tout cas en a la capacité. On peut faire le test maintenant : dites NON ! C'est fait ? Vous voyez. Ce sont les circonstances qui font que vous pourriez ne plus y arriver donc, "Cessez d'être gentils, soyez vrais !", autre titre de Thomas d'Ansembourg.
Pour apprendre à dire non, il faut 2 choses :
L'idée est de s'affirmer sans violence, jugement, prêt d'intention ou contraintes, afin de ne pas amener la surenchère et le conflit. Les techniques de la Communication Non Violente (CNV) de Rosenberg, l'intelligence émotionnelle de Goleman ou de l'alphabétisation émotionnelle de Steiner sont efficaces. Dans son livre "Guérir", David Servan-Schreiber présente deux techniques novatrices à l'époque (2003) :
Je raconte souvent mon tout premier coaching en 2009. C'était Isabelle (prénom changé), assistante de direction d'une cinquantaine d'années. Isabelle était en arrêt maladie depuis de longs mois. Elle avait déclenché des attaques de panique et était suivie pour cela par un psychiatre. Elle ne parvenait pas à retourner travailler. Elle venait me voir pour un problème bien précis, qui selon elle, contribuait énormément à ses difficultés.
Isabelle n'avait connu, jusqu'à récemment, qu'un seul patron. Elle travaillait dans une PME familiale industrielle où elle assistait le patron depuis presque 30 années. Il était dur mais très juste et respectueux du travail d'Isabelle. Elle a adoré cette période. Malheureusement pour elle, l'âge faisant, le patron avait revendu son entreprise et la relation avec le nouvel occupant des lieux allait s'avérer très compliquée. Elle m'annonça tout de suite avoir été harcelée, et ne plus pouvoir travailler avec ce "gros dégueulasse". Nous décidâmes ensemble vouloir tester une technique de communication assertive, comme présentée ci-dessus :
Cette anecdote s'est plutôt bien terminée, mais ça aurait pu être différent. Dans tous les cas Isabelle s'est sentie plus forte après cela et en cas de "mauvaise réponse" du patron, elle aurait pu passer à une étape supplémentaire dans l'affirmation (porter plainte, etc.), en connaissance de cause. Elle n'a pas eu à le faire car le dit patron lui a présenté ses excuses et a par la suite respecté la distance demandée.
Même si les techniques assertives sont importantes, ce n'est souvent pas cela qui nous retient de nous affirmer, mais bien le vécu émotionnel que cela amène. Si si. C'est très difficile de s'affirmer, d'autant plus quand on n'a pas eu l'habitude de la faire et qu'on a souvent fait des évitements expérienciels. L'état interne va ressembler à cela :
En fait on ne fuit pas la confrontation, mais cet état interne vraiment désagréable qu'elle engendre. C'est d'ailleurs à cause d'elle qu'Isabelle a préféré l'écrit à une discussion en tête-à-tête. Et vous savez quoi, ce genre d'état interne amène certaines personnes à renoncer à déclarer leur amour et peuvent passer à côté de leur vie !
La solution ? L'engagement dans vos valeurs, dans ce qui est vraiment important pour vous, dans ce qui compte vraiment, et l'acceptation de vivre ce type d'état interne parce qu'au final, c'est une expérience enrichissante de le faire. Le drame, c'est l'évitement. Je ne vous dis surtout pas de "foncer tête baissée", mais de vous engager tels que vous êtes dans ce qui compte vraiment, en vivant intensément.
Pour vous y aider, vous pouvez vous poser les questions suivantes :
Une valeur qui me parle : l'altérité ! C'est différent de l'altruisme. S'affirmer, savoir dire non, c'est penser que "je suis moi, que j'ai le droit de penser ce que je pense, de vouloir ce que je veux", et que l'autre a ces mêmes droits. je peux donc m'affirmer et permettre à l'autre de le faire aussi. Alors, vous en dites quoi ?
Mentions légales
Philippe ANDREOLI EI
p.andreoli@formation-pme.fr
06 75 54 85 43
Philippe ANDREOLI EI–
Enregistré sous le numéro : 44 88 01515 88. Cet enregistrement ne vaut pas agrément de l'état
– SIRET : 522 029 370 00049 – APE : 8559A – www.vitessentiel.fr
Exonération de TVA
Site hébergé par IONOS SARL · 7, place de la Gare · BP 70109 57201 Sarreguemines Cedex. Tél : 0185851082