En ce moment, je travaille sur un projet de certification qui parle d'agroécologie, terme que j'avais déjà entendu, mais qui ne m'était pas du tout familier. Pourtant, depuis 2019, je vis au cœur de la plaine des Vosges, en
milieu rural, depuis le moment où j'ai décidé d'entreprendre à la campagne.
Les recherches effectuées pour construire le référentiel de certification ont eu un effet secondaire étrange sur moi. Je fus conduit tout doucettement à faire un bilan de ces quatre années passées à Gendreville, le territoire des sorcières et des sorciers.
Entreprendre à la campagne, tout part d'un rêve en 2007
En 2007, j'ai 36 ans. En cette fin d'année, je suis à Reims où je suis mon "praticien en PNL", comme on dit dans le milieu, traduire "je suis une formation d'une douzaine de jours en Programmation Neuro Linguistique amenant au certificat de praticien PNL". J'ai une très grande chance, celle de rencontrer Gérard Szymanski, un animateur hors pair, qui manie les mots avec justesse tout en vous permettant de voyager. Peut-être pouvez-vous approcher des émotions que j'ai ressenties à la lecture d'un de ses ouvrages
Développer charisme et cohérence personnelle.
Lors d'un des nombreux exercices réalisés, Gérard nous invite à rêver notre monde idéal, dans une légère séance d'hypnose conversationnelle dont il a le secret. Et me voilà parti au coeur de la campagne, habitant un château ressemblant étrangement à celui du capitaine Haddock, héro de la bande dessinée Tintin, qui a accompagné avec Astérix, Spirou et Gaston Lagaffe une grande partie de mon enfance et adolescence (la photo ci-dessus montre le château de Cheverny, dont l'auteur de Tintin s'est inspiré pour le dessin de Moulinsart). Il est à noter, que le comte de Champignac, héro de Spirou, vit aussi dans un vieux château, qui pourrait totalement me convenir.
Donc me voilà châtelin, entrepreneur, propriétaire de chiens, et de jardins magnifiquement entretenus. Mon château sert de centre de formation, de magasin bio, de spa, de laboratoire, les jardins me permettent de grandes balades avec mes deux dobermann (les mêmes que ceux de Magnum, celui avec la moustache), au beau milieu d'arbres centenaires gigantesques, bref un lieu où la nature pourrait cohabiter parfaitement avec l'activité humaine.
Je n'ai jamais abandonné ce rêve, il est comme un phare, surtout losrque la nuit s'abat sur ma vie. Et petit à petit :
- 2009 : je crée mon premier centre de formation en EURL
- 2013 : je me lance dans l'étude poussée des plantes médicinales et aromatiques (PAM), avec une préférance prononcée pour les huiles essentielles
- Même année : c'est le début d'une belle histoire avec une chienne, Athena, à demi doberman, qui s'achèvera malheureusement début 2023.
- 2017 : je suis à deux doigts de reprendre une boutique bio à Vittel, mais mon étude de marché et mon analyse financière laissent apparaitre un risque trop important
- 2019 : je déménage pour vivre avec mes enfants à Gendreville, commune d'une centaine d'âmes des Vosges de l'Ouest, au milieu de nulle part, à quelques encablures de Contrexeville et Vittel.
Entreprendre à la campagne, mais quoi faire ?
Mon projet initial en arrivant à Gendreville était le suivant :
- Passer mon activité de formation le plus possible à
distance, étant "loin de tout". J'ai été drôlement aidé par la covid, soit dit en passant.
- Développer une activité autour des huiles essentielles
- Et surtout être en microentreprise, pour ne pas raviver des mauvais souvenirs de société. Mais ceci est une autre histoire.
Ainsi est né Vit'Essentiel, dont le nom représente tout ce grand changemen :
- Vit'Essentiel comme aller de façon simple, rapide et efficace à ... L'essentiel
- Vit'Essentiel comme Huiles essentielles. L'image ci-dessus représente des graines de Carvi (cumin des prés ou encore anis des Vosges), dont l'huile essentielle est "antispamodique des muscles lisses de l'intestin, elle régularise le rythme cardiaque lorsque celui-ci est perturbé par la digestion". Souce : Docteur Jean-Michel MOREL "Traité pratique de phytothérapie" chez Grancher.
- Vit'Essentiel comme Vittel aussi, bien sûr !
2 de mes 3 objectifs sont remplis. Pour ce qui concerne les plantes aromatiques, je tâtonne, mais les choses se précisent.
En effet, deux évènements majeurs se sont déroulés ces dernières années, qui me font croire qu'entreprendre à la campagne en milieu rural est non seulement possible pour des télétravailleurs, ou encore des infopreneurs, qui travaillent depuis chez eux, mais aussi pour des milliers de personnes qui rêvent d'un retour à la nature (J'y reviens plus bas de ce retour à la nature).
Premier évènement : les métiers émergents
France Compétence publie chaque année une liste des métiers émergents. Celles de 2022 et 2023 présentent le métier de paysan herboriste comme tel. C'est quoi un paysan herboriste ? C'est un spécialiste de l'agroécologie (la production agricole s'appuie sur les fonctionnalités offertes par la nature), qui travaille une parcelle en moyenne de 700 m2, où il fait pousser des plantes médicinales et aromatiques. Il les transforme ensuite pour produire des tisanes, confitures, huiles essentielles, qu'il commercialisera en vente directe et en circuit court.
Je connaissais quelques entreprises agroécologiques de ce type dans les hautes-Vosges, mais étais loin de me douter que ce fut un métier d'avenir et pourtant ! Pour l'amoureux de la nature, le défenseur de l'écologie, le partisan d'une agriculture basée sur le rythme des écosystèmes, ou encore le blasé (ou le blessé) de notre société, c'est le métier idéal (à mon avis bien sûr).
Ah je vous vois venir ! Herboriste et paysan herboriste, c'est différent. Le phare de ce dernier, c'est l'agroécologie, et rien d'autre.
Second évènement : la rencontre d'Elsa
Vous savez que je travaille souvent en collaboration avec la pépinière d'entreprise EGD à Epinal. Dans le cadre d'une formation que je coanime avec bonheur, avec
Lorraine KIHL, j'ai rencontré une porteuse de projet (Elsa) de création, justement, d'une activité autour de l'herboristerie. Elle va proposer d'installer des "carrés de simples", entendre jardins consacrés à la culture de plantes aromatiques et médicinales, chez qui voudra. Je souhaite être un de ses premiers clients.
Ainsi avec le besoin de formation au métier de paysan herboriste, et la rencontre d'une d'entre eux, je commence à croire que certaines collaborations seront réellement fructueuses.
Entreprendre à la campagne : le bilan !
C'est le parc de mon nouveau château. Je déconne ! C'est une photo prise par le Conseil Général des Vosges du parc thermal de Contrexeville. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas de leur avoir piquée. On verra ! Normalement j'ai pas le droit sans demander. Vous savez cela. L'occasion pour moi de dire que les autres image viennent de l'excellent site
Pixabay. J'espère que la DREETS va pas venir m'arrêter, déjà qu'ils ne sont pas à prendre avec des pincettes depuis quelques temps.
Ah ? Vous voulez une autre image de la dure vie à la campagne ? Bon je pique une autre photo, celle-ci à un client, le directeur des
Thermes de Contrex, François Chalumeau. Lui, je sais qu'il ne m'en voudra pas.
Trève de plaisanterie. Quel est aujourd'hui le bilan de ce déménagement pour entreprendre à la campagne ?
- Le retour à la nature, le vrai. Partout où je suis, je me sens petit, participant à quelque chose de bien plus grand. Je m'intéresser à bien plus de choses simples, comme les magnifiques oiseaux, les plantes. Je m'inquiète beaucoup moins de ma silhouette, du paraître, de la dernière paire de shoes à la mode
- Je n'ai pas de château, mais une maison de village que j'ai acheté à un prix très bas, les parcs thermaux, les thermes, la nature et les animaux à chaque regard.
- Je n'ai pas Zeus et Apollon, les 2 chiens de Magnum, mais j'ai eu Athena pendant 10 ans, et elle a pu profiter d'un grand pré pour terminer son existence.
- Et surtout le temps. Tout est plus lent ici, et c'est tellement reposant. L'atmosphère est différente. Je ressens beaucoup moins de pression, et beaucoup plus les liens qui relient les choses.
Finalement tout cela, ce n'est qu'une question de valeurs et d'engagement, vous ne croyez pas ?
