Peur de l'échec et peur d'entreprendre sont parfois intimement liées. Cette émotion et les pensées qui l'accompagnent influencent notre capacité à agir et à obtenir ce qu'on désire dans la vie. Cet article est pour moi l'occasion de vous raconter comment j'ai découvert, avec grande satisfaction, un outil aussi mignon que libérateur pour l'engagement dans l'action. Je vous présenterai successivement le contexte de ma découverte, puis comment la peur d'un nouvel échec pouvait entraver mon action, et enfin comment une histoire de chaton a déclenché chez moi un déclic salvateur.
Nous sommes le 22 mai, je me rends pour mon second jour consécutif à une formation que je suis, dédiée à la Thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT therapy), et animée par Jana GRAND. Je suis entouré d'une vingtaine de psychologues, coachs professionnels, tous très concernés par le bien-être de leurs patients ou clients, et désireux d'étoffer leur boîte à outils. Bon je sais qu'un article est plus populaire lorsqu'il y a un méchant à combattre. Tant pis pour les statistiques, pas de méchant à l'horizon, un moment très agréable.
Je dois aussi vous faire une confidence, et vous parler de ma problématique du moment. Ce n'est un secret pour personne, je suis une personne très indépendante, et donc rêvais depuis le début de ma carrière professionnelle d'épouser un statut d'entrepreneur. Ce que j'ai fait en 2009, avec la création d'une société dans le domaine de la formation professionnelle. Mon entreprise unilatérale à responsabilité limitée EURL, a connu plusieurs réformes, qui ont orienté mes choix stratégiques. Un mentor, que j'avais rencontré quelques années plus tôt nous avait dit : "Pour qu'une entreprise perdure, il faut que la somme des bons choix soit légèrement supérieure à la somme des mauvaises décisions". Tout allait très bien dans le meilleur des mondes lorsqu'en 2017, survient le drame, quand je m'y attendais le moins.
Depuis 2010, je vendais du coaching professionnel et des formations, ces dernières assurant une très grande part de mon chiffre d'affaires. Pour faire simple, je réalisais un CA (chiffre d'affaires) compris entre 57 000 et 80 000 euros chaque année. Je vendais une formation diplômante et financée (le titre professionnel de formateur d'adultes) avec un taux de réussite de plus de 90%. J'ai été un des premiers titulaires d'une certification CNEFOP (Vérisélect de Bureau Véritas), et Datadocké dès février 2017. A cet instant là, tout allait très bien pour moi, j'envisageais même de créer une franchise et étudiais le fait d'ouvrir deux antennes, à Avignon et Rennes.
Malheureusement, et je ne l'avais pas vu venir, par naïveté peut-être, certains organismes ont décidé de ne plus accorder de financements aux stagiaires qui souhaitaient réaliser leur formation de formateur chez moi. Je ne vais pas m'étendre sur les raisons, d'ailleurs je n'en ai jamais vraiment compris la soudaineté ni la violence. Bref, je ne m'en suis jamais relevé complètement. Ah tiens, là par contre, je pense que je pourrais trouver un méchant, voire plusieurs, mais ce serait contraire à l'esprit de cet article, et de la formation que je viens de vivre.
Pour résumer, j'ai vécu un très gros échec en 2017, et ce dernier influence négativement mon état d'esprit, ma santé, et mes comportements depuis. J'ai eu beau reprendre tous mes outils de PNL, approche neurocognitive et comportementale, retourner voir coachs et psy, je n'ai pas trouvé, jusqu'à samedi dernier, une solution d'apaisement durable.
Pourquoi je me forme à l'ACT depuis 2017 ? La question suivante se posait : comment continuer à avancer ? L'ACT propose justement une approche originale qui permet de vivre une vie pleine de sens et de valeurs, tout en acceptant de vivre intensément ses émotions, même lorsqu'on les considère comme négatives. Nous reviendrons sur le côté émotionnel, ci-après. Depuis 2018, à grand renfort de techniques, j'avais tout de même réussi à me réinvestir dans un nouveau projet professionnel indépendant, et à vous proposer de nouveau blog et formations, mais toujours subsistait cette incompréhension, cette crainte de revivre un drame.
Aussi soudain que le coup de massue reçu en 2017, une révélation s'est faite à moi, un déclic s'est produit le samedi 22 mai, à la suite d'une situation d'apprentissage appelée la métaphore de la maman chat. Tout un programme !
Les exercices sont présentés en présence de tous les stagiaires, par une démonstration de Jana, puis pratiqués par petits groupes de 3. L'un joue le praticien ACT, un autre le client, et enfin le dernier joue l'observateur. Depuis le matin je pratique avec Sandrine et Gwendoline, deux psychologues très impliquées et véritablement empathiques. Tous les ingrédients sont réunis pour un super moment.
Le départ de la mise en situation nécessite de penser à un vécu douloureux. Je crois que c'est Sandrine qui nous rappelle certaines émotions, présentées comme récurrentes dans les problématiques proposées par les patients :
C'est parti, je choisis de réaliser l'exercice en pensant à cette situation d'échec de 2017, avec tous les vécus de peur, de colère qui subsistent encore.
J'ai tout d'abord été invité à me remémorer le spectacle si mignon, que présente une maman chat accompagnée de 4 ou 5 chatons. Je n'ai eu aucun mal à faire cela pour avoir assisté de très nombreuses fois à des naissances et aux premiers mois de la vie d'un petit chat.
Parmi ces chatons, il y en a un, plus curieux ou plus téméraire que les autres qui "part un peu à l'aventure" et s'éloigne de la "meute". Il déambule, allant de jeu en jeu, découvrant une fleur ici, une abeille là, une odeur nouvelle. Quand soudainement, au hasard d'un coin de maison, il croise brutus, le chien du voisin. Le chaton est content et s'approche de son nouvel ami lorsqu'il s'aperçoit avec stupeur que ce dernier ne le voit pas ainsi. Pour des raisons qui lui sont propres, il coince le petit animal entre ses deux pattes avants et ouvre grand une gueule débordante de salive et de dents plus grosses les unes que les autres. Sur le point de terminer là sa courte existence, le chaton assiste à l'arrivée de maman chat, fendant l'air comme un cerf-volant, toutes griffes dehors, dans un bruit de hurlement qui pourrait effrayer le plus courageux des carnivores. Obéissant à son instinct, brutus lâche sa proie et s'enfuit. Maman chat attrape le petit dans sa gueule et le ramène au bercail. Pendant de longues minutes, elle le couve, le lèche, le dorlote. Ainsi réconforté, bébé chat retrouve son calme et reprend sa vie tout à fait normalement.
Pouvez-vous imaginer cette scène ?
Maintenant, changeons quelques éléments. Imaginons que maman chat ai un côté très humain. Dans ce cas, peut-être pourrions nous aussi faire l'hypothèse de scènes un petit peu différentes.
D'abord, est-ce que Maman chat humaine prendrait le risque d'affronter brutus ? Je me plais à croire que oui, que nos lectrices sauteraient à la gorge de l'assaillant de leur petit. Mais qu'en serait-il du retour à la maison ? Est-il déraisonnable de penser par exemple que maman chat, avec son côté humain pourrait :
Dans tous ces cas, croyez-vous que le bébé chat humain partira facilement à l'aventure, même des années plus tard ?
Au moment de la chute de cette histoire banale du vécu d'un petit animal si familier, il s'est produit en moi une compréhension, un déclic, un de ces moments du coaching ou de l'accompagnement où tout s'éclaire. OUI !
Qu'est-ce qui me fait le plus mal depuis 2017 ? Le vécu d'une bonne râclée, ou la punition de maman chat humaine intérieure qui veille à bien me rappeler combien je paye le fait d'être sorti du rang ?
Qu'est-ce que je crains le plus ? Un nouvel échec ou l'omniprésence de maman chat humaine qui me répétera chaque jour à quel point j'ai eu tort d'être curieux ou de partir vers l'aventure ?
Suis-je prêt à revivre le regard déçu et repoussant de maman chat humaine intérieure ?
Et vous ?
Lorsque vous osez penser qu'en cas de difficultés, vous ferez tout pour vous défendre courageusement, et braverez la difficulté, avez-vous toujours aussi peur de l'échec ?
Lorsque vous osez croire que même si le pire survient, vous aurez la force de prendre soin de vous, de vous retirer dans un lieu chaleureux et protecteur pour panser vos plaies, en évitant l'auto punition. Avez-vous toujours aussi peur d'entreprendre ?
Si vous osez vous donner la permission d'être curieux, de donner un sens à votre vie, de vous engager dans ce qui est vraiment important pour vous ? Avez-vous toujours aussi peur ?
Et bien moi je peux vous dire que ça me fait un bien fou.
Comme d'habitude j'attends vos impressions et commentaires et serai heureux de vous répondre !
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