Qualiopi a amené tous les
formateurs
et formatrices indépendants à s'intéresser à leur
veille pédagogique, si ce n'était déjà pas le cas. Pour mon cas personnel, cela s'est passé plus tôt, officiellement lorsque j'ai obtenu en 2016 une certification CNEFOP. Je passe donc depuis longtemps, quelques minutes au quotidien, à suivre l'actualité de la
formation
professionnelle.
Si vous me suivez, vous savez aussi que je viens de signer un contrat d'apprentissage à mi-temps (le rêve ! Cumuler ma micro-entreprise avec un emploi salarié choisi, au sein d'une équipe du tonnerre). Pour cet apprenti sage que je suis, la formation d'ingénieur responsable pédagogique m'est proposée. C'est dans ce cadre que j'ai du suivre un cours sur la veille, et ce dernier m'a bluffé. Je souhaite donc vous en raconter les détails.
Comme je vous l'ai annoncé, grâce à ma nouvelle formation d'ingénieur pédagogique, j'ai un peu changé de regard sur la veille. Vous êtes formatrice, formateur, ou sur le point de le devenir, et découvrez que 3 indicateurs Qualiopi concernent votre veille.
Certains d'entre vous, tout comme moi au départ, essaient de boucler "vite fait" ces "trucs barbants".
Et pourtant, en la regardant autrement, cette obligation peut nous rendre des services très importants, pour peu que l'on considère les éléments suivants :
- La veille est individuelle et concerne avant tout l'anticipation des opportunités à saisir, ET des menaces à prévenir, pour votre activité. Elle est basée sur les forces et les faiblesses de l'indépendant
- La veille concerne tous les pans de votre activité, elle n'est pas uniquement réglementaire
- La veille permet notamment de structurer son modèle économique et d'anticiper les ressources à mettre en œuvre, et en particulier les formations à suivre (autre indicateur Qualiopi).
Le graphique ci-dessus montre une analyse SWOT d'un formateur, d'une formatrice indépendante.
Cette analyse permet de situer globalement notre
activité sur le marché, de prévoir les choses qui peuvent marcher, et de ne pas tomber dans les pièges.
En fait c'est génial la veille !!
Isabelle, mon mentor en formation, est de ma génération. J'ai 51 ans. Elle suit un nombre important d'apprentis ingénieurs pédagogiques et évoque les outils numériques capables de réaliser une veille presque en automatique. Elle me dit même vouloir se laisser tenter.
L'outil le plus souvent cité pour une veille efficace est paper.li. Cet outil permet apparemment, si j'ai bien compris :
- de collecter toutes les informations choisies à partir de mots clés
- de "trier" ces informations pour ne pas être "noyé(e)" par la masse de contenu, ou les "fakes"
- de rédiger une newsletter reprenant l'essentiel
Pour vous assurer une information de qualité, vous pourrez utiliser DECODEX, un outil qui permet d'alerter sur la fiabilité du contenu d'un site internet.
Je ne pense pas utiliser ce type d'outil dans l'immédiat.
Je n'en ressens pas l'énergie. Cependant, si vous le faites, ou souhaitez le faire, cet outil ou un autre, on sera toutes et tous enchantés(e)s de vous lire en commentaire.
De mon côté, je préfère une méthode que je qualifierai de semi-automatique.
D'abord, je choisis de m'abonner sur twitter à Centre Inffo, tous les financeurs de la formation professionnelle, afin de recevoir quotidiennement des informations sur la réglementation et son évolution. Cela me prend environ 10 minutes chaque jour.
Qu'est-ce que cela m'a permis ? Et bien par exemple de proposer à Lorraine, mon amie et cliente, une relation gagnant-gagnant qui a pris la forme d'un contrat d'apprentissage à mi-temps. Sans veille, je n'aurais pas eu les connaissances suffisantes pour proposer ce "contrat". Nous avons un objectif important, mais il est secret ! Je vous en parle à l'été. Promis.
Ensuite, je choisis de suivre sur LinkedIn, des comptes de personnes ou d'organisations qui publient beaucoup sur les domaines qui intéressent ma veille. Dans mon cas :
Bien choisies selon différents critères (sérieux de l'organisme, notoriété, fréquence des post, efficacité, authenticité, etc.), les personnes suivies vous informent sur les modèles qui fonctionnent, leurs astuces pour lever des difficultés, leurs outils préférés, les pièges à éviter. C'est génial et cela fonctionne très bien pour moi. Cela me prend environ 30 à 60 minutes chaque jour.
Je note l'essentiel des informations qui m'intéressent, les synthétise ensuite dans le genre d'article que vous êtes en train de consulter. Je les diffuse grâce à mon blog et à un outil de newsletter, Sendinblue.
Pour exemple, la veille de ce jour me permet de constater qu'un renforcement des contrôles est organisé au niveau du CPF. De nombreux organismes de formations vendaient leurs prestations sous la rubrique "formation à la création d'entreprise", pour qu'elles soient éligibles au CPF.
On trouvait de tout, de la formation "créer votre entreprise d'aromathérapie", avec 60 heures consacrées aux huiles essentielles à l'intérieur, à des formations en coréen.
Aujourd'hui l’article D. 6323-7 du Code du Travail a été modifié de façon à rendre totalement illégales ces pratiques. Le code 203 consacré à la création-reprise d'entreprise dans le CPF, ne devra être consacré qu'à la formation des chefs d'entreprises POUR la création et le développement de leur activité, et pas pour se former à un métier ou à une compétence transversale comme le coréen ou le codage.
Si mon travail peut vous être utile, à vous ou à quelqu'un de votre entourage, un like, un commentaire ou un partage seront bénéfiques à toutes et tous ! Je vous donne rendez-vous au mois prochain.